Coup de gueule

Publié le par Noëlie

Les espagnols sont ils tous barbares? Les chiens que nous récupérons là bas ont tellement souffert. Comment expliquer qu'ils affament leurs chiens (Duke, Lolo, Lupo...) qu'ils les fassent vivre enfermés (Lara, Lolo, Duke, Lupo...) ou au bout d'une corde (Tristan...) qu'ils les frappent (Lupo en a l'arrière train brisé), qu'ils les jettent dans des puits, qu'ils les pendent? Qu'est il arrivé à ces chiens terrorisés par l'homme (Nina, Tina...)? Est ce qu'une nation a perdu la tête pour que le respect de l'animal y soit exceptionnel?

 

L'autre jour, des gens se sont introduit dans le refuge de Villena durant la nuit et ils se sont amusés. Le matin, les employés ont découvert une véritable boucherie, deux cockers ont été eventrés et depecés. C'était les chiens les plus sociables et affectueux. Les bourreaux n'ont rien eu à faire car les chiens ont du venir à leur rencontre chercher des caresses. Pourquoi avoir fait ça? La réponse est atroce car c'est seulement pour le plaisir...

Nous sommes fatigués de tout ça, de se battre pour sauver quelques chiens alors qu'à côté de ça, l'atrocité continue impunément. Les bénévoles espagnoles gardent la foi et continuent à se battre contre la colossale indifférence. Elles ont regroupé les chiens sociables dans un enclos retirés afin que les visiteurs nocturnes ne puissent pas les atteindre. Il restait un  probleme car une des chiennes ne pouvait pas rester dans cet enclos: elle ne s'entendait pas avec les autres femelles. Elles ont proffité d'un sauvetage de galgos pour caser la petite crevette nommée Noa et l'envoyer vers la France.

Je suis donc allée chercher cette petite puce à sa descente du camion. Les galgos étaient déjà descendus. Voir leur regards marqués par la cruauté de leur vécu, voir sur leur corps les cicatrices des coups de fouet, de couteau, des brulures de cigarette: je ne saurais pas vous expliquer ce qu'on ressent face à ça. On a envie de silence, de s'asseoir par terre, de s'arreter là le temps de digérer ces images. Le temps se suspend, on a envie de les prendre dans nos bras, de s'excuser pour tout ce qu'ils ont traversé de la main de nos freres. Mais on arrive à peine à soutenir leurs regards. On a envie de pleurer.

 

 

J'ai pu rencontrer Corsaire, un lévrier dont l'histoire m'avait profondément touchée. Je l'avais découvert sur le site de l'association "Passion Lévriers". Corsaire a été retrouvé par des ouvriers: il avait été abondonné là, gisant aprés qu'on lui ai tranché le penis. Corsaire revient de loin, il ne tenait plus debout, il a même cessé de respirer quelques seconde durant son opération.

Quand je l'ai vu, je l'ai de suite reconnu. Il avait l'air tellement fragile et appeuré que j'osais à peine l'approcher. Je l'ai caressé, c'était très émouvant... Bien plus que je ne saurais l'écrire.

Le retour vers "le tourbillon de la vie" n'est pas facile.

Nous avons des petites victoires, des rescapés qui prennent leur revanche sur la vie: Noa a été adoptée hier (je n'ai pas de photo!), Nina aussi! Sa maîtresse aura besoin de patience pour que Nina oublie sa vie espagnole.

 

 

Gala et Clod, les deux galgas de Passion Lévriers que nous hébergeons ont tapé dans l'oeil à de potentiels adoptants.

 

 

Je continue à espérer que Lupo, notre petit facochère trouve enfin son bonheur. J'espère que des adoptants fondront devant sa bouille hirsute et ses tis coussinets roses (ses testicules aussi sont roses mais n'allez pas croire que j'ai le regard mal placé!). Il a tellement d'amour à donner qu'il a trouvé la force de nous pardonner...

 

 

Moi, je ne peux pas pardonner. Je me demande quelle Europe nous allons pouvoir construire avec un pays qui s'émoustille devant le massacre d'un taureau, qui ferme les yeux sur les tortures traditionnelles infligés aux galgos et aux podencos. Tout cela rend l'engagement quotidien des bénévoles espagnoles d'autant plus beau. Je pense à eux qui se battent malgrés les risques que comportent leur combat: les galgeros les menacant de bruler leurs maisons, de tuer leurs chiens... Je pense à eux qui durant les sauvetages, acceptent d'enjamber les cadavres pour aller sauver les quelques galgos survivants, eux qui ont la force de diriger le faisceau de la lampe de poche au fond du puit sec pour vérifier si parmi le tas de galgos il y a un survivant.

Je pense à eux...

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F
Bonjour Noële C'est avec une très grande émotion que j'ai lu ton blog sur le martyr des galgos en espagne. Tu as pu caresser CORSAIRE, quelle émotion. Pauvre petite chose, il ne demande qu'à être cajolé et aimé. Merci pour toutes tes actions, il n'y a pas pire que l'HUMAIN et j'en fais malheureuement parti, mais j'aime, respecte nos amis à 4 PATTES. Pourquoi tant de cruauté, dans ce bas monde, honte aux bipèdes dit "HUMAIN"
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C
Avant d'adopter  j'ignorais que de telles barbaries sur des chiens étaient faites dans un pays dit civilisé, prés de chez nous.  Déja que la corrida m'écoeurait,  mais je ne comprends pas de nos jours qu'ils puissent agir en toutes impinités.....<br /> L'humain est le plus dangereux animal sur terre <br />  
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N
inommable, écoeurant, les qualificatifs les plus abjects n'y suffisent pas.....Je trouvais déjà qu'avec la corrida ils se couvraient de gloire...mais là....
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P
Noëlie, merci de parler de ça, ça me parait important d'informer et d'alerter sur de telles barbaries.J'imagine l'écoeurement, le découragement devant de tels faits mais il faut s'accrocher et se battre pour faire avancer les choses même si ça parait insignifiant. En tout cas, merci et bravo notamment à toi mais à toutes celles et ceux qui se battent et agissent contre la barbarie ou la maltraitance envers les animaux.J'espère que l'on saura construire une Europe moderne qui saura inclure dans la protection de l'environnement la protection du vivant. Je veux dire par là le respect et la protection de toute vie animale, ça me parait indissociable du progrès humain !Courage !
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