De la rupture amoureuse
Aujourd’hui j’ai décidé de m’éloigner du champ lexical canin pour me pencher sur un curieux phénomène. (Vous l’avez deviné : vous allez encore avoir droit à un article qui a rien à voir !) Je ne sais pas si c’est dans l’air mais en ce moment les couples se séparent à foison… Et votre fidèle blogueuse a été frappée de plein fouet par cette malédiction hivernale. J’ai donc décidé de mettre à profit cette expérience pour apporter conseils et remèdes miracles aux autres malchanceux.
Plantons d’abord le décor : Assumons le de suite, je suis pathétique. Et que je larmoie dés qu’il y a une chanson guimauve à la radio (ce qui est très con quand on arrive au péage de l’autoroute et qu’on a les yeux bouffis...). On se sent des affinités avec les victimes du Darfour… On écrit des musiques niaises… J’ai d’ailleurs adopté des attitudes auto destructrices… Que dis-je… Suicidaires ! J’ai testé pour vous la comestibilité de la mozzarella périmée. Chaque jour, j’en ai coupé fébrilement une tranche comme Baudelaire aurait cueilli les fleurs du mal. Maintenant, je peux vous le dire avec certitude : c’est au bout du quatorzième jour de péremption que le démon s’incarne perfidement dans le frigo. Je tiens d’ailleurs à m’excuser auprès de Tito pour l’avoir embarqué dans mon expérience masochiste.
Aussi, j’ai noyé mon chagrin dans le vice : la bière et la Star Academy. D’ailleurs il faut se méfier car se vautrer dans le péché conduit à de fâcheuses situations… En effet, quand on ouvre le frigo et qu’il n’y a plus que de la mozzarella périmée, une quête maudite se profile : retrouver du breuvage salvateur. On échange donc son pantalon de pyjama contre un bas de survêtement taille 52. On enfile un pull informe et on essaie de faire rentrer les chaussettes de montagne dans des baskets hideuses et c’est parti. On se retrouve alors dans un monde hostile : le Super U. Et là, ça ne manque jamais : on croise quelqu’un ! Alors, on prend soudainement conscience qu’on a pas touché un peigne depuis 2 jours et que nos cheveux tiennent miraculeusement droit sur notre tête. On se retrouve avec nos yeux de poisson Gobie et notre teint de zombi acnéique à la merci de cet étranger pervers. La honte atteint son paroxysme quand il remarque soudainement la ribambelle de canettes de bière sur le tapis de caisse… On sent alors dans son regard qu’il imagine que notre sac est rempli de mignonnettes. La seule solution : fuir en espérant qu’il oublie… (Rassurez vous, si je me vautre dans la déchéance télévisuelle, je ne suis pas devenue alcoolique pour autant !)
Aussi, j’ai pris conscience que mes rapports sociaux dans mon quartier allaient en prendre un sacré coup. J’ai en effet un Tito à promener : c’est donc en habits de lumière que j’arpente les rues au rythme des flatulences de Tito (le pauvre ne se remet pas de la mozzarella périmée) : la classe j’vous dis.
Cependant, ce n’est sans doute pas plus mal vu l’humeur massacrante dans laquelle je suis. La solitude et le silence m’apportent un bonheur incommensurable mais le téléphone n’arrête pas de sonner. Des gens qui ne m’avaient jamais appelée se décident soudainement à me téléphoner pour un oui ou pour un non. Mais pas un qui veuille savoir comment je vais : sinon je pourrais m’appesantir sur mes amours déchues, ma mozzarella suspecte et l’aérophagie de Tito… Marre des sonneries intempestives qui perturbent mon hibernation. Les gens sont d’ailleurs étranges : Quand ils voient que je ne réponds pas, ils entreprennent de me bipper toutes les 10 minutes. Et vu que je ne réponds toujours pas, ils cachent leur numéro ! (Véridique !!!) Ils finissent donc par m’avoir à l’usure, alors je décroche avec une voix d’outre tome. Et là : je me fait engueuler parce que je n’ai pas répondu avant ! Et j’adore le « Mais tu dormais à cette heure ci???!!! » plein de reproche ! Je n’ose leur préciser que j’avais quand même mis le réveil pour ne pas rater la Star Academy (Je sais c’est pathétique !). La citation de Sartre « L’enfer c’est les autres » prend en ce moment tout son sens. Pourquoi ne pas éteindre mon portable me direz vous ? Tout simplement parce que j’ai très mal habitué mes parents fort inquiets pour leur fille chérie. Ils tombent effectivement en apoplexie si je suis injoignable pendant une heure. J’ai donc modérément envie que les pompiers fracturent ma porte d’entrée. Mais le plus rigolo dans cette histoire c’est que le téléphone va soudainement s’arrêter de sonner quand je vais vouloir renouer mes contacts sociaux : la vie est une chienne tiens !
En tous cas, j’ai décidé de ne pas tomber dans les erreurs habituelles « post rupture ». Je vais donc éviter la soirée « beuverie » où on se retrouve ridicule à geindre sur le comptoir. Je vais aussi éviter la nouvelle coupe de cheveux rituelle. J’ai effectivement été vaccinée et je n’ai point envie de me retrouver peignée comme un cochon d’inde : Ne plus avoir de mec, OK… mais pas avec une coiffure de merde !
« So tell the boys that I am back in town, you better tell them to be well » Rendez vous compte : je suis revenue sur le marché ! Tous les espoirs sont désormais permis pour les mâles du quartier ! Je plaisante puisqu’il y a davantage de chances que je me lance dans l’élevage d’alpagas que je fasse rentrer un homme dans ma vie. Je pourrais reconsidérer cette décision si toutefois je croisais Robbie Williams au Super U… Mais je suis pessimiste… En plus il serait fichu de me repousser alors que nous pourrions élever ensemble nos alpagas… La vie est une chienne j’vous dis ! ;o)